Quel est le véritable objectif de la politique?

Les objectifs de la politique peuvent être étudiés sous différents angles. Ceci peut être défini, au sens le plus large du terme, comme l'activité par laquelle les personnes créent, préservent et modifient les lois générales sur lesquelles elles fondent leurs sociétés.

La politique constitue avant tout une activité sociale, car elle implique un dialogue. Elle prévoit l’existence d’opinions contraires, de demandes et de besoins différents et surtout d’intérêts opposés en ce qui concerne les règles qui régissent la société. Cependant, il est également reconnu que, si les règles doivent être modifiées ou maintenues, un travail d'équipe est nécessaire.

En ce sens, la politique est intrinsèquement liée au conflit (le produit des désaccords) et à la coopération (le produit du travail d'équipe).

La délimitation du terme "politique" et de ses objectifs pose deux problèmes. En premier lieu, au fil des ans, le terme "politique" a été chargé de connotations négatives et est constamment associé à des termes tels que conflits armés, perturbations, violence, mensonges, manipulations. Même l'historien américain Henry Adams a défini la politique comme "l'organisation systématique de la haine".

Deuxièmement, il semble que les experts en politiques ne soient pas parvenus à un consensus sur le concept et le but de la politique.

La politique a été définie à bien des égards: exercice du pouvoir, science des gouvernements, manipulation et tromperie, entre autres.

Approches des objectifs politiques

Il existe deux approches principales pour étudier la politique: la politique en tant que champ de bataille ou arène et la politique en tant que comportement.

La politique comme art de gouverner

Otto von Bismarck, premier chancelier du deuxième empire allemand, est crédité de la phrase "La politique n'est pas une science mais un art".

Bismarck a peut-être envisagé la politique comme un art dont l'objectif est d'exercer un contrôle dans une société en prenant des décisions collectives.

Cette conception de la politique est l'une des plus anciennes et provient du terme grec "polis", qui signifie ville-État. Dans la Grèce antique, le terme politique était utilisé pour désigner des questions concernant la polis. C’est-à-dire qu’il est chargé des questions concernant l’État.

Cependant, cette définition est très limitée car elle ne concerne que les membres de la société appartenant au gouvernement, ceux qui occupent un poste politique, laissant de côté les autres citoyens.

La politique comme affaire publique

La deuxième définition de la politique est plus large que la politique en tant qu’art de gouverner, car elle prend en compte tous les membres d’une société.

Cette conception de la politique est attribuée au philosophe grec Aristote, qui a noté que "l'homme est par nature un animal politique". De cette affirmation, il découle que ce n'est que par le simple fait d'appartenir à une société qu'elle devient déjà politique.

Pour les Grecs, la polis impliquait le partage des problèmes. En ce sens, la politique est la recherche du bien commun par la participation directe et continue de tous les citoyens.

La politique comme engagement et consensus

Cette conception de la politique renvoie à la manière dont les décisions sont prises. Plus précisément, la politique est considérée comme un moyen de résoudre les conflits par le compromis, la réconciliation et la négociation, en abandonnant le recours à la force et au pouvoir.

Il convient de noter que les défenseurs de cette perspective reconnaissent qu'il n'y a pas de solutions utopiques et qu'il faut faire des concessions qui ne satisferont peut-être pas pleinement les parties concernées. Cependant, cela est préférable aux conflits armés.

Bernard Crick est l'un des principaux représentants de ce concept. Dans son étude In Defense of Politics (1962), il fait remarquer que la politique est l'activité qui réconcilie les intérêts de différents individus par le biais de la division proportionnelle du pouvoir.

Cette approche de la politique est idéologique, car elle établit des normes morales internationales (normes éthiques régissant le comportement des nations, comme le font les principes éthiques chez les individus) avant les intérêts de l’État.

La politique comme pouvoir

La dernière définition de la politique est la plus large et la plus radicale de toutes. Selon Adrien Leftwich (2004), "... la politique est au cœur de toutes les activités sociales, formelles et informelles, publiques et privées, au sein de tous les groupes humains, institutions et sociétés ...". En ce sens, la politique est présente à tous les niveaux dans lesquels les êtres humains interagissent.

De ce point de vue, la politique est l'exercice du pouvoir pour atteindre un objectif souhaité, quels que soient les moyens. Harold Lasswell (1936) résume cette conception dans le titre de son livre "La politique: qui obtient quoi, quand et comment?".

La politique en tant que puissance s'oppose à la politique en tant qu'engagement et consensus, car elle donne la priorité aux intérêts d'un groupe.

Objectif de la politique selon les approches

Comme la définition de la politique varie, il en va de même de l'objectif de la politique. La politique considérée comme une arène a deux objectifs: aborder les questions qui concernent l’État (la politique en tant qu’art de gouverner) et promouvoir la participation des citoyens à la réalisation du bien commun.

En revanche, la politique en tant que comportement a pour objectif général de déterminer la performance des pays en matière de recherche d’intérêts; Cependant, les processus proposés par chacune des approches sont variés.

La politique en tant que consensus vise à atteindre les intérêts par la négociation; D'autre part, la politique en tant que puissance vise à atteindre des intérêts indépendamment des médias.