Que sont les premiers secours psychologiques?

Les premiers secours psychologiques (PAP) visent à aider les personnes victimes de catastrophes majeures, immédiatement après l'événement. L'objectif est de réduire l'inconfort initial causé par un événement traumatique, en favorisant les comportements adaptatifs à court, moyen et long terme, en fournissant aux victimes les compétences d'adaptation appropriées.

Ils consistent à fournir une aide et un soutien non invasifs à ces personnes, à répondre à leurs besoins essentiels (nourriture, eau, orientation et information), à les écouter sans les presser et à les réconforter jusqu'à ce qu'elles atteignent un état de calme.

Le PAP doit être appliqué par des personnes ayant une formation spécifique, ne nécessitant pas nécessairement un personnel de santé. En fait, dans le cas des enfants et des adolescents, les meilleures personnes pour appliquer le PAP sont leurs adultes de référence, c'est-à-dire leurs parents ou les adultes les plus proches.

Les premiers secours psychologiques impliquent une intervention immédiate. Cela signifie que, pour être efficaces, ils doivent être appliqués dans les 72 heures qui suivent l'incident, car, selon les experts, leur efficacité est réduite par la suite. Cela ne signifie pas qu'une fois ces 72 heures écoulées, les victimes de la catastrophe n'auront plus besoin de soutien psychologique.

Les PAP aident à réduire l'impact de l'incident critique en évitant des conséquences psychologiques profondes chez les victimes dès le premier instant. L'OMS recommande qu'après l'application des PAP, l'attention psychologique soit maintenue pendant au moins plusieurs semaines (environ 4).

Que devriez-vous faire avant d'appliquer les premiers secours psychologiques?

Pour pouvoir réellement aider les personnes touchées par la catastrophe, en tant que responsable du PAP, vous devez être bien informé de la nature de l'événement, des circonstances actuelles et du type et de la disponibilité des services de secours et de soutien.

Avant de vous rendre sur le lieu de la catastrophe, vous devez clairement répondre aux questions suivantes:

  • Comment est l'environnement où la catastrophe s'est produite?
  • Quel est le degré d'impact de l'incident critique? Combien de victimes y a-t-il? Quelle est la gravité de ceux qui sont touchés?
  • Quel est le protocole d'action? (Les étapes à suivre par les groupes d’aide d’urgence et communautaires).
  • Qui assiste les personnes touchées?
  • Où les personnes touchées sont-elles enlevées pour les aider?
  • Qui sont les personnes autorisées à aider? Vous pouvez signaler votre formation et votre disponibilité pour vous aider.

Si vous n'êtes pas suffisamment informé des ressources disponibles et de l'organisation des agents collaborateurs, au lieu de vous aider, vous risquez d'être dérangé.

Ce que vous ne devriez jamais faire

  • Vous ne devez forcer personne à partager ses sentiments ou à vous parler.
  • Ne lui dites pas que "tout ira bien" ou "au moins vous avez survécu".
  • Ne lui dites pas quoi faire, ressentir ou penser.
  • Ne lui dites pas qu'ils auraient dû agir avant.
  • Ne faites aucune promesse que vous ne pouvez pas remplir.
  • Ne critiquez pas les services d’aide communautaires ni les activités de secours, qui sont l’une des sources de sécurité et d’espoir pour les personnes touchées.

Comment agissez-vous dans le secourisme psychologique?

Ensuite, nous vous montrons le protocole d’action du PAP en 8 phases.

  1. Contact et approche

Il s’agit du premier contact avec les personnes concernées et l’objectif principal est de vérifier qui a besoin d’une assistance psychologique. Le premier contact avec les personnes concernées est essentiel, car il sera décisif dans la capacité d’aide de la personne qui les accompagne.

Pour que ce premier contact soit efficace, votre approche doit être respectueuse et utile, ce qui aidera la victime à être plus réceptive à recevoir de l'aide. Vous devez garder à l'esprit que tout le monde ne veut pas être aidé.

Dans ce cas, ils sont informés qu'ils disposent d'une aide s'ils souhaitent l'obtenir. Un petit échantillon d'intérêt sincère et de sécurité peut suffire à aider les personnes qui se sentent dépassées et désemparées.

  1. Sécurité et confort

Le rétablissement du sentiment de sécurité et de calme des personnes touchées est l’objectif premier d’une intervention du PAP. Vous devez chercher à promouvoir la sécurité et le confort, ces éléments étant essentiels pour réduire l’angoisse et les inquiétudes suscitées par une situation de stress émotionnel aussi intense.

Pour assurer la sécurité et le confort des personnes concernées, vous pouvez:

  • Proposez aux personnes concernées de mener des activités dynamiques (au lieu d'attendre passivement), des pratiques (en utilisant les ressources disponibles) et des activités familiales (sur la base d'expériences antérieures).
  • Obtenir des informations à jour et précises, en évitant que les survivants soient exposés à des informations déroutantes ou trop dérangeantes.
  • Établissez des liens avec les sources de ressources pratiques disponibles.
  • Obtenez des informations sur la manière dont les personnes concernées améliorent les conditions de sécurité.
  1. Confinement et stabilisation

Cette phase de l’intervention du PAP n’est pas toujours nécessaire, car toutes les personnes qui vivent une situation traumatique de ce type ne présentent pas un niveau d’activation si élevé qu’elles ont besoin de stabilisation.

Les personnes qui ont besoin de stabilisation peuvent avoir les symptômes suivants:

  • Yeux en cristal, regard absent ou perdu.
  • Absence de réponse aux questions ou aux ordres verbaux.
  • Comportement désorganisé involontaire.
  • Des réactions émotionnelles intenses telles que des pleurs inconsolables, un comportement agressif, une hyperventilation ou un mouvement à bascule.
  • Réactions physiques incontrôlables.
  • Comportement de recherche désespéré.
  • Sentiment d'incapacité pour cause d'inquiétude.
  • Participation à des activités à haut risque.

Si vous devez vous occuper de quelqu'un qui a besoin de retenue, vous devriez parler calmement et lentement, en lui permettant de s'exprimer à son rythme. Vous devez toujours respecter la vie privée de la personne, tout en faisant preuve de soutien et de disponibilité pour vous aider lorsque vous en avez besoin.

Parfois, il peut être nécessaire d’orienter la personne dans le temps et dans l’espace, car elle présente des symptômes évidents de désorientation. Pour se détendre, vous pouvez lui conseiller de marcher ou de boire de l'eau. Cela aidera à stabiliser vos émotions.

  1. Les informations Identifier les besoins et préoccupations actuels

Vous devez rassembler toutes les informations pouvant être utiles lors d'une intervention: qu'est-ce qui inquiète la personne, ses besoins immédiats, si elle a eu un autre événement important dans sa vie, si elle a peur, où elle se trouvait au moment de la catastrophe, s'il y a des connaissances affectées, etc.

Ce processus commence au moment du premier contact et se poursuit tout au long du processus PAP.

  1. L'assistance elle-même

C’est là que vous devez planifier la façon dont vous allez intervenir chez la personne en fonction des besoins détectés, en établissant un ordre de priorités et en suivant les étapes spécifiques à cet effet.

Les personnes qui ont vécu un incident critique ont souvent affaire à un processus de désespoir aigu. En ce sens, vous devez vous efforcer d’accroître les sentiments d’empowerment, d’espoir et de dignité en facilitant l’adoption de stratégies d’adaptation et de résolution de problèmes.

  1. Connexion avec le réseau de soutien

Le soutien social est lié au bien-être émotionnel et au rétablissement après un incident critique. Le soutien social peut prendre différentes formes: se sentir entendu, se faire câliner, comprendre, accepter, se sentir membre d'un collectif ...

Mais surtout, les personnes qui ont vécu ces situations traumatiques ont un grand besoin de réunir le noyau familial. C'est pourquoi vous devez prioriser la recherche de connexion avec votre réseau d'assistance principal, la famille, ce qui sera très utile en faveur de votre sécurité et de votre rétablissement.

  1. Directives d'adaptation

C'est le moment où vous informez les personnes affectées des comportements qui sont normaux pour apparaître dans votre situation, de sorte que vous ne vous inquiétiez pas trop et que vous ne sachiez pas ce qui pourrait vous arriver ni comment vos symptômes se manifesteraient. De cette façon, vous saurez ce qui vous arrive et comment vous pouvez gérer vos réactions émotionnelles.

Il est extrêmement important que vous fournissiez des outils qui vous aident à faire face à ces réactions émotionnelles, car vous vérifierez leur efficacité et vous aiderez à renforcer la situation de la personne touchée.

Les réactions les plus typiques du stress post-traumatique sont:

  • Réactions intrusives : qui sont des pensées récurrentes qui se souviennent de l'événement traumatique.
  • Réactions d'évitement et de retrait : comment éviter de parler, de penser et d'avoir des sentiments à propos de l'événement, comme moyen de se protéger.
  • Excitation physique : transpiration, nervosité excessive, tremblements, comme si l'événement traumatique n'était pas encore terminé.
  1. Connexion avec des services externes

Enfin, vous devez contacter des services collaborateurs externes, tels que la police, les services médicaux ou l'assistance primaire.

Quel est l'état de crise?

Une personne est en état de crise active lorsqu'il existe un déséquilibre dû à une grande tension émotionnelle. Cet état dure entre 2 et 6 semaines, durant lesquelles il est possible que les réactions susmentionnées se produisent, notamment une excitation intense, une immobilisation, des troubles de la pensée ou un fonctionnement intellectuel inadéquat.

Cet état d'inconfort s'accompagne souvent d'une préoccupation excessive pour l'expérience traumatique, jusqu'à l'obtention d'un état de réajustement "naturel", qui consiste en une habituation à la nouvelle situation.

Les réactions qui apparaissent avant une crise sont les suivantes:

  • Confusion et désorientation
  • Difficulté à prendre des décisions
  • Problèmes de sommeil
  • Interrogation des croyances
  • Inquiétude face à la catastrophe
  • Pensées désordonnées et intrusives
  • Des difficultés de concentration
  • Inquiétude pour des détails insignifiants
  • La passivité
  • Isolement
  • Se sentir coupable
  • Évitement ou déni
  • Impulsivité
  • La dépendance
  • Fatigue généralisée
  • Anxiété et hyperventilation
  • Changement d'appétit
  • Détérioration de la santé physique générale
  • Tristesse, désespoir
  • La peur
  • L'hypersensibilité
  • Distanciation émotionnelle
  • Faible estime de soi
  • La dépression

Les phases d'une crise

Phase 1: la situation traumatique se produit

L'événement est perçu comme une menace, ce qui provoque un stress aigu chez la personne. Des réponses négatives ou des états de choc peuvent se produire.

Phase 2: premières réponses désorganisées sont données

Les premiers comportements de réponse à la situation traumatique apparaissent. Affliction, angoisse, désorientation… Ces réponses ne sont rien d'autre qu'une tentative de comprendre ce qui s'est passé.

Phase 3: Explosion

Perte de contrôle des pensées, des émotions et du comportement. Des comportements inappropriés ou destructeurs peuvent apparaître.

Phase 4: Stabilisation

Commence à stabiliser le désordre interne de l'individu à partir de la compréhension de ce qui s'est passé. C'est une phase très sensible, car vous pouvez toujours revenir à la phase 3 en vous souvenant de ce qui s'est passé.

Phase 5: adaptation

Une réconciliation entre l'événement traumatique et la réalité actuelle de la personne est réalisée. Vous parvenez à prendre le contrôle de la situation.

Comment les réactions et les symptômes peuvent-ils évoluer avec le temps?

Lorsqu'il y a une situation de stress extrême telle que vivre une catastrophe naturelle ou un accident, les réactions de crise sont la réponse normale et attendue. C'est une réaction de l'organisme de se protéger et de faire face à ce qui s'est passé, qui cherche un comportement adaptatif.

Chez les enfants, les adolescents et les adultes, la réponse ultime doit être l’adaptation. Petit à petit, les gens s'y habitueront, apprendront à vivre avec ce qui s'est passé et même à en tirer des leçons.

Normalement, on considère que ce processus d'acceptation durera environ 4 semaines à compter de la survenue de l'événement traumatique.

Dans certains cas, les personnes ne parviennent pas à récupérer complètement. Si les symptômes persistent plus longtemps, augmentent d'intensité ou commencent à perturber la vie quotidienne de la personne, il sera nécessaire de recourir à un traitement psychologique.